Carnet de route
Spéléauvergnate au Creux de Soucy
Le 26/07/2020 par Michel Druère
Il y a, comme ça, des curiosités spéléologiques incontournables par-dessus lesquelles on saute allègrement … telle une très rare cavité d'Europe occidentale située en milieu volcanique, le Creux de Soucy voisin du lac Pavin, sur la commune de Besse (63).
Nous étions dix (Murielle, Solange, Cyril, Ludovic, Lysiane, Christian, Sophie, Fab, Sébastien et moi) pour combler le « trou » et découvrir cette impressionnante boursouflure sous un magma d'environ 7000 ans.
A 1260m d'altitude, au cœur d'une doline à la végétation exubérante, l'orifice est ceinturé d'une balustrade installée par E.Alfred Martel et ses coéquipiers de 1892 et toujours robuste. Dès que l'on se penche sur la margelle, un courant d'air revigorant nous absorbe … Fabien, Murielle et Cyril en superviseur nous équipent si impeccablement et en double le portique surplombant le gouffre, que personne (même notre bateau ne s'est pas dégonflé !) ne rechigne à enjamber le parapet et descendre les vingt sept mètres d'un seul jet pour atterrir sur un cône d'éboulis, cerné par un joli petit lac ; une véritable île suspendue à une corde !
Notre groupe se reforme petit à petit sur notre îlot puis s'égaye en tous sens mais respectant scrupuleusement balises, capteurs et témoins en place, passant de blocs granitiques « hors d'âge » en coulées basaltiques assez surprenantes. Certains profitent d'une brève croisière sur cette petite mer souterraine d'une soixantaine de mètres de diamètre et profonde d'encore plus (plongée jusqu'à – 43m actuellement), aux eaux claires mais froides : 3° pas plus !
Quelques uns ont aperçu un cadavre de chiroptère, un squelette de bestiole non identifiée mais pas vu l'ombre d'une moule … il y en a paraît-il ! Pas ressenti de CO2 non plus.
Attelé comme éclairagiste avec Christian, moi j'allume et lui « flashe » … le raie de lumière venu du haut perturbe un tantinet notre photographe ; c'est compliqué mais Olivier P. m'avait prévenu !
Nous sommes en zone sismologique et n'attendons pas un envisageable épisode éruptif pour remonter les trente mètres nous séparant de la surface, le souffle un peu court pour les anciens … le confinement est passé par là ! Gros contraste de température (5°au fond, 29°en haut), étouffante au sommet du puits, une nuée de moustiques nous accueille.
Après un casse-croûte fort convivial dans le pré d'en face, nous faisons une balade digestive jusqu'au cratère du Puy du Montchal, vue magnifique sur le massif du Sancy et Plateau d'Artense.
Que cette journée fût belle et une magnifique occasion de retrouvailles … la famille spéléo me manquait !
Michel.