Carnet de route

Une initiation spéléo ... dans le respect des gestes ### !
Le 18/02/2021 par Jacques Fournier
Réveil piquant au petit matin pour deux parisiens en sortie spéléo. Couvre-feu oblige : pour profiter de la journée, il faut arriver tôt : nous avions donc pris le premier train pour Valence. A l’arrivée, Audrey et Brynhild nous réceptionnent dans la Kangoo. Direction le refuge spéléo du Césame, à Vallon-Pont-d’Arc, où nous atterrissons après 1h30 de routes ardéchoises sinueuses dans un étrange brouillard rougeoyant.
Le gîte est superbe, grand terrain, immense cuisine, poutres apparentes, chauffage… Autrement dit tout le confort moderne ! Je m’étais préparé à bien pire. Cependant, nous ne sommes pas seuls, le logement est déjà habité par des rongeurs.
Fabien nous rejoint peu de temps après. A peine le temps pour un café et d’une petite étude de la topo, nous commençons à nous équiper : il faut se hâter, les 18h arriveront vite!
Un des formidables avantages du gîte du Césame est que les grottes sont accessibles à portée de bottes (30 min environ) ! Après une courte marche d’approche, nous arrivons donc devant un trou béant : l’entrée de la grotte des deux Avens, réputée idéale pour mon initiation ; en effet, je suis novice.
Préparation de l’examen d’initiateur oblige, Brynhild équipe. De mon côté, seconde couche de présentation des bases de la montée/descente sur corde par Audrey et Fabien… J’ai déjà été familiarisé aux manips par Laura dans une cage d’escalier parisien l’avant-veille.
La descente s’effectue sans encombre, et je découvre avec ravissement ce monde souterrain peuplé de chauves-souris, concrétions, gours et matière organique fossilisée. La progression est amusante et demande un certain sens de la contorsion dans les passages étroits.
Remontée par l’un des autres puits, on revient sur nos pas pour refaire le chemin inverse dans la grotte, revenant ainsi à notre point de départ.
Le soir, atmosphère studieuse de révision de manip sur des cordes posées aux poutres du préau, où j’observe avec curiosité les chorégraphies de Brynhild. Mes nombreux initiateurs en profitent pour poursuivre mon initiation aux techniques de conversions et passages de fractionnements !
Le lendemain, on attaque l’aven de la Grand Combe. Son premier puits de 41 mètres est déjà un peu moins engageant que la veille, mais notre descente est récompensée par la vision de superbes paysages souterrains. Notre parcours descendant se conclut par une salle imposante dont l’immensité, la splendeur, et le silence religieux m’évoquent les cathédrales de la surface. Nous nous y arrêtons pour déjeuner, et laissons le soin à notre reporter photo Laura de prendre quelques clichés, avec l’assistance éclairée de Fabien.
Sur le point de repartir, Laura croise sur sa route, une petite grenouille manifestement perdue. Qu’à cela ne tienne, emplie de compassion pour la cause animale, notre promenade souterraine se transforme en mission de sauvetage pour batracien égaré. Le petit être est évacué dans un bidon, et ressortira à l’air libre visiblement mal en point.
Nous émergeons de terre aux environs de 16h, on est large pour le couvre-feu. Cela nous permet de rentrer suffisamment tôt pour poursuivre les révisions. Au programme, manip de cordes dans le plus simple appareil : remontée à l’aide d’un nœud de cœur et machard, et descente sur un simple demi-cabestan. Je peux maintenant perdre mon matériel en toute sérénité !
Peu après, nous nous retrouvons attablés autour d’un délicieux dîner saumon au riz pilaf/épinards préparé par Laura. Au plafond, à 2,30 m au-dessus du sol, se trouve un enchevêtrement de poutres formant un petit passage entre le plafond et le mur. La légende locale prétend qu’il est possible de faire le tour de cet enchevêtrement en passant par la chatière. Toujours selon la légende, cette « épreuve de la poutre » permettrait de distinguer les vrais spéléologues ; Brynhild réussit l’épreuve avec aisance, de mon côté je parviens (non sans difficultés) à passer l’épreuve au prix d’une large éraflure !
Lundi, et il nous faut déjà partir… Le temps de laver le matériel à la rivière et nous reprenons à regret le chemin de nos vies respectives.
Un grand merci pour l’initiation !
Jacques.