Carnet de route

Sortie alpinisme - Massif du Mont Rose

Le 23/07/2023 par Séverine

Dimanche 16 juillet : 8h du matin, nous sommes 4 à nous retrouver sur l'aire de covoiturage de Cluses : Maryline et Vincent sont en vacances dans le coin et avec Jean-François nous avons fait la route la veille pour être sur place de bonne heure. Une fois la voiture chargée, nous prenons la route direction Chamonix puis le tunnel du Mont Blanc et Gressonney. Pas trop de monde sur la route et nous arrivons en fin de matinée à Staffal, bout de la vallée d'où partent toutes les courses.

Après de nombreux essais, nous arrivons enfin à comprendre le fonctionnement de l'horodateur local et nous pouvons laisser le ticket sur la voiture et partir tranquille. Nous chargeons les sacs et prenons le téléphérique puis le télésiège. Ensuite (il faut quand même bien que nous marchions un peu) nous partons sac au dos pour les 800 m de montée jusqu'au refuge. Nous faisons une petite pause en route pour pique-niquer et continuons jusqu'au refuge Quintino Sella par un sentier caillouteux puis une crête équipée de quelques barreaux et d'une corde fixe. Ca doit être impressionnant mais finalement avec le brouillard qui nous entoure on ne voit pas le vide donc nous ne nous doutons pas trop de ce qu'il y a en-dessous !

Arrivée au refuge en début d'après-midi et repos histoire de s'habituer à l'altitude : 3585 m quand même.

Le refuge est sympa et il doit y avoir une jolie vue mais aujourd'hui c'est glacier au fond et brouillard au premier plan... donc blanc sur fond blanc... JF fait une photo qui ressortira... toute bleue... comme quoi les IPhone c'est magique ;)

Lundi 17 juillet : réveil à 5h30 (bon, pour une sortie alpi, je trouve ça cool !) Après un bon petit déjeuner, nous nous équipons. Le glacier est à 10 m du refuge donc nous mettons très vite les crampons et nous nous encordons : 2 cordées de 2 et nous sommes bien entourés puisqu'il y a 2 encadrants sur 4 participants ! Si avec ça on n'arrive pas au sommet, c'est vraiment pas de chance ! 

Montée tranquille jusqu'à un replat puis nous attaquons la partie raide, un peu plus dur, surtout qu'il y a de belles rafales de vent et que ce n'est pas le moment de perdre l'équilibre. Arrivée au col Felike où on découvre la belle trace pour aller au Castor le long de la crête enneigée. Nous continuons donc entre montées et descentes sur cette belle crête. Il faut rester vigilant malgré le paysage qui nous entoure et qui donnerait envie de regarder partout en même temps, mais pour l'instant il vaut mieux regarder un peu ses pieds car ce n'est quand même pas très large, surtout quand il y a une cordée qui arrive dans l'autre sens et qu'il faut se croiser. Nous arrivons au sommet du Castor avec une vue à 360° à couper le souffle : vue sur le Breithorn, le Pollux, le Cervin... On en prend plein les yeux !

Retour par le même chemin. Au passage nous admirons les crêtes qui mènent au Lyskamm et où nous espérons bien aller le lendemain.

En fin de matinée, nous sommes de retour au refuge, ravis de cette belle course sous le soleil.

L'après-midi, nous nous reposons et profitons de la vue que nous n'avions pas pu découvrir la veille !

Mardi 18 juillet : réveil prévu à 4h30 pour monter en direction du Lyskamm mais toute la nuit on a entendu le vent souffler et à 4h30 on décide de repousser le réveil car impossible d'aller faire des crêtes avec des bourrasques pareilles ! Finalement à 5h30 nous nous levons, le ciel est gris et il y a toujours autant de vent... Rafales jusqu'à 80 km/h dit la météo... Le refuge est plein, tout le monde a fait comme nous, en espérant que le vent se calmerait mais ce n'est pas le cas...

Après le petit déjeuner, nous nous décidons donc à redescendre : impossible de faire quoi que ce soit avec ce vent et puis ils annoncent la pluie l'après-midi et demain aussi. On prépare donc les sacs et, quand des personnes ouvrent la porte du refuge, on sent le courant d'air entrer, brrr... Oui la météo ne s'est pas trompée ! C'est donc bien emmitouflés que nous attaquons la descente. Sur la crête, avec le vent, cette corde qui ne m'avait pas paru bien utile à la montée me paraît tout à coup la bienvenue ! Au milieu des rochers, nous tombons nez à nez avec un bouquetin, pas farouche du tout. Il prend la pause et nous regarde passer sans bouger. Après quelques photos, nous continuons notre descente en espérant que plus bas le vent n'aura pas stoppé le télésiège ni le téléphérique... Finalement tout fonctionne même si, une fois parti, le télésiège nous fera bien quelques arrêts, histoire de maintenir le suspense ! mais nous arrivons en bas sans encombre.

Fin d'un séjour bien sympa. Depuis le temps qu'on me parlait du Castor, ça y est, j'y suis allée !! ...et c'était magnifique !!! Quand on voit des photos de montagne avec une belle crête enneigée et une toute petite trace au sommet, on se dit que ça doit être magique d'être là-haut... et bien oui ça l'est !! Alors un grand MERCI à nos 2 chefs de cordée : Vincent et JF qui nous ont permis de faire cette belle course !