Carnet de route

Roanne Thiers en rando-course
Le 05/12/2021 par Marcoux Laurent
C’est à trois que nous nous sommes lancés samedi à minuit sur le Roanne Thiers avec 1300 autres marcheurs et coureurs.
Il faisait un peu froid surtout lorsque l’on attend le départ en évitant de rentrer au chaud en rapport au contexte.
Minuit, le départ est donné, il ne pleut pas et nous avons besoin de nous réchauffer, on a un rythme un poil trop élevé mais c’est sympa, nous sommes portés par cette ligne discontinue de lumières qui zig zag et déchire la nuit.
Nous sommes en mode rando course, la montée du chemin napoléon se fait en marchant, mais même si l’allure est bonne, la côte est longue. Heureusement, la vue sur la plaine illuminée en arrivant à Trêve Millot nous redonne de l’énergie.
Le premier ravito est à Moulin Cherier, on évite de trop s’arrêter pour ne pas se refroidir, un thé, un p’tit sandwich au saucisson (difficile de faire l’impasse) et on repart direction les Essarts. Là encore, la côte est longue, on commence à marcher dans la neige, ça glisse un peu. Mais le pire reste à venir. En arrivant au hameau, le vent souffle, il est glacial, on espère juste que ça va se calmer d’ici la Mataude, sinon ça va être dur.
Finalement, ça passe, la descente sur Saint Just est toujours un peu difficile, la pente est raide, mais nous sommes de nouveau assez contents de prendre un deuxième thé, quelques carrés de chocolats, et un peu de jambon histoire de se donner des forces pour entamer la montée du col.
Il doit être 3h30, nous venons de quitter Saint Just, la neige commence à tomber. Au fur et à mesure que les kilomètres passent, les flocons deviennent de plus en plus volumineux et denses. La route est maintenant toute blanche, les chaussures parfois ont du mal à accrocher et les bâtons glissent. Nous sommes dans les épingles avant le col, on espère voir le ravito à la sortie de chaque virage. Finalement une lumière apparait, la chaleur des bénévoles nous réchauffe, je quitte les gants quelques minutes pour manger mais je n’aurai pas dû, j’ai cru que je perdais mes doigts avant d’arriver à Chabreloche.
Chabreloche… Le ravito que tout le monde attend avec sa soupe aux choux. Quel bonheur de s’assoir 10 minutes pour la savourer, un vrai régal et surtout un p’tit coup de boost avant d’entamer les 17 derniers kilomètres.
La reprise est dure, c’est la partie finalement que j’aime le moins, on suit une route assez large pendant un long moment. Là c’est clair c’est le mental qui prend le dessus, on n’a pas grand-chose à regarder, les jambes sont lourdes, c’est assez monotone, il faut juste tenir jusqu’à la côte et la reprise des chemins.
Allez encore un effort, la fin du parcours est très vallonnée, on a toujours espoir d’être dans la dernière côte mais au fond, on sait que tant que l’on n’a pas atteint la forêt, nous n’entamerons pas la descente sur Thiers.
Ouf, nous sommes passés de l’autre côté de l’autoroute. Nous venons juste de traverser la forêt, mais elle nous a bien cassée, je ne me souvenais plus que ça montait aussi longtemps et aussi fortement.
Mais bon, nous atteignons la route, nous savons tous les trois que c’est le final, la descente est longue, interminable, la photo à l’entrée de Thiers nous fait du bien (bon ok me fait du bien). Plus que quelques minutes et c’est la délivrance… Je me vois déjà plonger le croissant offert à l’arrivée dans un bon bol de café chaud.
Yes, 8h15, c’est fini... On a fini ensemble, on profite de se dernier moment, on savoure le plaisir de s’assoir, le plaisir de sentir son corps se relâcher, bref le plaisir d’être vivant et de bien le ressentir…
Allez c’était cool, on remet ça l’année prochaine dans l’autre sens…