Carnet de route

Bienvenue en Haute-Provence
Le 29/05/2023 par Chantal
De gorges en sorgues sauvages…
Du 9 au 12 avril, c’est une chaleur d’été et une garrigue déjà en folie qui accueille notre groupe de dix randonneurs en goguette. Le petit bout du monde dans lequel la tribu Palabost - notre famille agrandie, merci à vous de nous supporter d’année en année ! - a choisi de nous entraîner est la Haute-Provence, dans le Vaucluse. Certes nous logeons au pays des stars (l’Isle-sur-la Sorgue est par exemple le repaire de Renaud). Les quais en bord de rivière des restaurants sont déjà bondés de touristes, notre camping transformé en une concentration de camping-cars (dont beaucoup d’allemands), etc. Mais grâce à nos guides, nous allons tour à tour « disparaître » au pays des gorges profondes, nous frayer quasiment machette en main un chemin au travers de minuscules sentiers serpentant sous une garrigue soudainement « verticale », aux airs de forêt vierge… Si, si, action !
Au fond de la Véroncle (8,5 km, 470 m D+)
L’eau a toujours été un bien précieux dans ces massifs calcaires où elle est rare. Le sentier des gorges de la Véroncle nous fait découvrir un ensemble impressionnant de vieux moulins hydrauliques, aujourd’hui abandonnés, dispersés tout au fil de notre randonnée. C’est l’occasion aussi de crapahuter un petit peu au milieu de pierres, et de suivre les aventures d’un gros chien qui lui aussi fait un peu d’escalade pour suivre par amour ses patrons ! On progresse au sein d’une gorge sauvage, dont on ne voit pas d’issue. Heureusement, les Palabost l’ont déjà explorée à Noël, s’y sont « perdus » sans nous et du coup, cette fois-ci, ils assurent et nous ramènent « peinards » à notre point de départ, le joli village de Joucas. Où une mer d’iris en folie tapisse un typique panorama de Provence. Chic, nous sommes dans la carte postale. D’ailleurs Monique ne veut plus en partir. Bob, qu’est-ce que tu attends pour nous y acheter un gîte de groupe ??? On est pas difficiles, un vingtaine de place de couchage nous suffiront…
Fontaine-de-Vaucluse vue du ciel (15 km, 830 m D+)
Bon, ça va, Séverine, pour cette fois on te pardonne : au lieu de nous faire prendre, comme tout le monde, le chemin du bas en bord de Sorgue qui conduit à la source, non mademoiselle a décidé de faire La Fontaine-de-Vaucluse version oiseau. Château, grimpette, mini-escalade : grosse récompense au sommet, avec une vue superbe plongeant sur la Sorgue. Puis, marche, marche, marche, puisque le retour se fera par en face. Heureusement, il y a apéro et festin collectif ce soir au camping !
Le mur de la peste (20 km, 590 m D+)
Très rapidement, en ce troisième jour, après notre départ de Lagnes, nous côtoyons durant un long moment un drôle de témoin historique : le mur de la peste ! Le 25 mai 1720, un bateau arrive en effet des échelles du Levant avec une importante cargaison de textiles pour la Foire de Beaucaire. Mais la peste est à bord ! La suite de l’histoire devrait vous rappeler sans doute quelques épisodes plus récents… En effet, certaines étoffes sont quand même descendues clandestinement et la peste se répand, à tel point que le Comtat essaye de s’en protéger en construisant ce mur de la peste. Malhonnêteté, pandémie, constructions de murs, de 1720 à aujourd’hui, rien n’aurait-il vraiment changé ? Oui, Nicole, les profs d’histoire, ça sert à quelque chose…
Aqueduc et bories autour de Fontaine-du-Vaucluse (11 km, 450m D+)
Pour notre dernière rando, retour à Fontaine-de-Vaucluse, en montant sur l’aqueduc, que nous traversons à pied. Le circuit nous fait aussi découvrir ce pays des bories, des cabanons en pierre sèche voûtés. Ce mode de construction répond ici à la nécessité d’épierrer ces sols pauvres, pour y permettre des mises en culture (dont de la vigne).
Généreuse Provence : durant ces quatre jours, tu nous as enivrés de parfums et d’ambiances encore sauvages, pour qui a le courage d’ accepter de partir à pied arpenter tes mystères… Et on est tous d’accord sur un point : tes brins de thym fleuris au goût sans pareil vont nous servir à concocter un nectar, de retour chez nous. Au fait, Jeanine, c’est quand l’apéro chez toi ?
Merci à tous pour ce très beau séjour, mélangeant rando, tourisme et convivialité.
Chantalouette